Le cancer, cause de pauvreté et d’exclusion

La première convention de la société face au cancer a rassemblé de nombreux patients, soignants et élus à la Grande Arche de la Défense, dimanche dernier (23 novembre 2008). Le but était d’apporter des solutions pour « mobiliser de manière durable » l’ensemble de la société face au cancer.

« Double peine » pour le cancer. Jugée responsable d’appauvrir et d’exclure les malades mais aussi leurs familles, la maladie a été au cœur d’une conférence ayant pour but de l'inclure au sein du débat social. Patients, soignants mais aussi élus (locaux, régionaux) ou encore représentants d’associations se sont tous retrouvés, la semaine dernière à la Grande Arche de la Défense (Hauts-de-Seine), avec pour objectif de « mobiliser la société toute entière de façon durable.»

Hormis la mise en place de quelques états généraux qui servaient à faire le point sur la situation et à élaborer les bases des plans d’actions nationaux, c’est la première fois qu’une telle réunion a lieu.

Pour le président de la Ligue nationale contre le cancer, Francis Larra (photo ci-contre), même si cela aura permis des « avancées significatives (…) il faut que l’on passe à une deuxième étape. » Ce dernier soutiendra par la suite que «  les populations défavorisées participent moins que les autres au dépistage, le cancer isole, appauvrit, exclut. C’est un facteur de précarité et fragilité sociales aussi bien que matérielle. Un système de double peine. »

Roselyne Bachelot a, de son côté, appelé les entreprises à se mobiliser. La ministre de la santé a estimé que leur soutien pourrait être efficace, en se basant sur les difficultés rencontrées par les patients pour trouver un emploi ou le garder. Et, il en est de même concernant le logement.

Des solutions à long terme

Pour que le concret prenne toute sa place dans la lutte contre le cancer, un Observatoire social national devrait être crée. A l’aide d’indicateurs divers, il servira à évaluer les conditions de vie des malades, en suivant leurs évolutions, non seulement pendant le dépistage mais aussi après, pour ce qui concerne la réinsertion dans la vie sociale. Dans deux ans, une seconde Convention devrait se tenir de manière à mesurer les résultats et les efforts encore à faire dans la lutte contre la maladie.

Et, d’ici le début de l’année 2009, de nouvelles propositions concernant le second Plan Cancer seront remises à Nicolas Sarkozy. Cette relance permettrait d’évoluer en matière de recherche, de prévention, d’accès aux soins, de lutte contre la douleur et d’accompagnement au domicile.

Alexandra Guellil