Lien entre hormones et cancer du sein
Les hormones augmentent les risques de cancer du sein. C'est la conclusion d'une étude américaine publiée le 5 février dernier dans le New England medecine Journal.
Les femmes ménopausées suivant une thérapie hormonale combinée d'œstrogènes et de progestatifs pendant au moins cinq ans doublent leurs risques de contracter un cancer du sein. Selon le docteur Marcia Stefanick, professeure de médecine à l'université de Stanford (Californie) co-auteure de l'étude, "Ces données établissent de façon très convaincante le lien de causes à effets entre la pathologie et la thérapie". Nuance. Un an après l'arrêt du traitement, la menace baisse de 28 %. Le plus grand risque de contraction ne dure donc qu'un an. "Le problème disparait une fois que les femmes arrêtent le traitement hormonal, alors que les tissus des seins reviennent à la normale", ajoute le docteur Stefanick.
Le docteur Stefanick est catégorique. Ce ne sont pas les œstrogènes ou les progestatifs seuls qui sont mis en cause, mais bien la combinaison des deux. Pour réaliser cette étude (en 1999), les médecins ont analysé deux groupe composés de plus de 15.000 femmes chacun. Elles devaient prendre de l'œstrogène et des progestatifs ou un placebo. Les résultats dans les deux groupes ont été similaires, c'est pourquoi le test a été arrêté plus tôt que prévu au bout de trois ans, les médecins ayant constaté l'évidence de l'accroissement des risques. Cette étude a créé le désengouement pour les traitements hormonaux partout dans le monde. Selon les statistiques américaines, le recours aux hormones durant la ménopause est passé de 60 million en 2001 à 20 millions en 2005. Et aujourd'hui, les traitements hormonaux sont de durées limitées, notamment en cas de bouffées de chaleur insupportables.
En France, une étude est en cours pour montrer que les risques de cancer du sein varient en fonction du traitement hormonal. Certaines molécules auraient un moindre impact.
ASL